Le 21 juin j’ai décidé après de longues réflexions étalées dans le temps, de désinstaller Instagram pour l’été.
Plusieurs facteurs m’ont aidé : des témoignages et discussions d’autres créatrices, des vidéos sur Youtube de personnes de tous âges qui témoignaient également de ce que « quitter les réseaux sociaux » avait eu comme impact dans leur vie ; et bien sûr mes propres ressentis et pensées.
Après un peu plus d’1 mois je n’ai pas eu de révélation gigantesque mais simplement un énorme manque de partages. J’ai très nettement ressenti ce besoin de partager ce que je voyais, ce que j’entendais, ce que je lisais. C’est plutôt la frustration qui s’est invitée donc, de temps en temps. Je n’ai eu, à mon grand soulagement, aucune sensation de FOMO. En réalité, moins j’en savais et mieux je me portais.
Le bruit du monde ne me manque pas. Le gigantesque brouhaha des opinions, les flics bescherellistes, les sauveur du net, les POV, les challenges tous plus débiles les uns que les autres, les platistes, les macronistes, les gourous 2.0 et tant d’autres ne défilent plus devant mes yeux. En revanche, partager des grenouilles et des memes en dm avec mes ami.e.s aura été un grand vide pour ma santé mentale et c’est ce qui a précipité ma réinstallation. No big deal, après tout cela ne regarde que moi. Mais après m’être reconnectée de nouveau, l’aspiration dans l’engrenage était bien plus perceptible : la vitesse à laquelle je me suis retrouvée complètement saturée n’avait jamais été aussi rapide. Au bout de 5mn j’en étais déjà écœurée. C’est, au final, la seule chose que l’expérience m’aura apprise et probablement la moins surprenante, mais cette petite piqure de rappel était nécessaire : je dois prendre extrêmement soin de mon attention.
Reprendre en main cet espace était aussi quelque chose que je voulais mettre en route avec notamment des articles plus courts. Mais aussi, et surtout, prendre le temps de parler de l’inceste ouvertement, faire de Noctulescente un lieu d’informations à la première personne sur ce sujet à la fois très simple et infiniment complexe. Ce qui m’a décidé c’est une expérience toute bête que j’ai vécu avec la secrétaire de mon dentiste : pour vous la faire courte elle ne savait pas ce que c’était. C’est arrivé pile au bon moment, alors que petit à petit en moi s’enclenchaient beaucoup de résilience et d’affirmation de soi. Il n’en fallait pas plus pour me donner l’énergie de pousser un cran plus loin et de décider d’écrire librement sur ce sujet, c’est à dire sur toute ma vie en réalité.
Le mois de juillet aura été à la fois surprenant et tristement banal. Cependant l’acquisition d’un vélo a très clairement illuminé mon quotidien, même si je marche très volontiers et assez souvent, quand le timing est serré cela reste le meilleur atout. Quantité de souvenirs de mon adolescence ont ressurgi pendant que je pédalais, où j’étais aussi à vélo battant la campagne pendant des après-midi entiers : un sentiment très étrange de se voir adulte faisant des choses que l’on aimait aussi enfant.
Découvrir de nouveaux chemins, regarder les jardins des riverains, admirer les nuages et les collines qui défilent de tous côtés, observer les gens courir ou marcher absorbés dans leur pensée. J’ai tant hâte que l’automne revienne !
Le mois de juin m’a ravi les yeux comme jamais car cette année fut celle des campanules, des fleurs qui me serrent le cœur de beauté et que j’associe à des personnages de la littérature et de mondes imaginaires. Je ne me suis pas autant promenée que je l’aurai hélas voulu mais j’ai tout de même eu le temps d’aller voir mes chères grenouilles à l’étang et les près et champs fleuris.
L’exubérance du printemps est devenu au fil des ans une nécessaire et incontournable période pour mon bien-être, tout autant visuel que symbolique. Si courte qu’elle soit elle me donne un élan vital qui me permet de me reconnecter, de me réveiller devrais je dire et d’affronter à nouveau le bruit du monde.
La découverte de Jaworski, dont j’ai parlé en long, large et travers en story fut un de mes meilleurs moments littéraires depuis très longtemps. J’en parlerais, évidemment, sur le blog aussi. Enfin, Alcest, que j’aimais déjà d’amour, a sorti un sublime nouvel album au timing absolument parfait car en plein déboires juridiques c’est tout ce qu’il me fallait pour reprendre du poil de la bête et ne pas oublier que la beauté était toujours là près de moi (aussi il se peut que j’en sois à 2 t-shirts du groupe et probablement pas les derniers, même ado je n’avais pas fait ça, on rattrape le temps de curieuse façon parfois).
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