Si l’on connait bien l’adage carpe diem on ignore souvent son miroir : carpe noctem / cueille la nuit.
Pourtant, dans les lueurs argentées que la lune dépose sur les êtres et les choses, dans les clartés vespérales des nuages noctulescents, il y a une place particulière qui nous est destinée, à nous gens de la nuit, nous permettant de nous y révéler pleinement. C’est un rêve que je fais, celui de voir des jardins de fleurs luisantes accompagnant le langage si vif et foisonnant du soir qui s’étend et teinte de couleurs fantasmagoriques, presque hallucinées, l’espace que nous habitons en nous et autour de nous.
Les paysages délavés par la pluie, les étranges scintillements de la lumière dans l’eau, le vent et ses murmures multiformes, les yeux des gens qui ne savent pas qu’on les regarde, l’anxiété serrant le cœur.
Chaque moment renferme sa propre poésie et ici est le lieu où je dépose la mienne.